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  • Ce blog est une plateforme appelant à recomposer la Gauche démocratique en France et en Europe, autour d'un projet de transformation du monde suffisamment innovant pour être à la fois très ambitieux et réalisable.
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25 décembre 2010

Au bord du gouffre, que fait la Gauche ? (4)

(4. L'indispensable chantier d'une Gauche unie)

par Fabrice MAUCCI

le 25 décembre 2010

Pour que la Gauche française comprenne, convainque et transforme la société, il lui reste un dernier obstacle à franchir, celui de l'unité.

Elle est d'abord dans l'intérêt de ses leaders s'ils veulent garder une chance d'accéder à l'Elysée. Vis-à-vis de médias d'autant plus friands de querelles internes qu'elles ont lieu à Gauche, réunir ses composantes permettrait de clarifier le choix pour les Français (de « ré-idéologiser » le débat), d'améliorer la lisibilité et la crédibilité de l'ensemble, et de consacrer une plus grande part des interviews et analyses aux propositions de fond. D'autre part, l'émiettement et le rééquilibrage actuels des différentes sensibilités de la Gauche engendrent un terrible risque politique, celui de ne jamais plus être au second tour de l'élection présidentielle, que ce soit avec un FN fort comme en 2002, un centre aussi costaud qu'en 2007 ou un duel fratricide à droite comme en 1995.

Lionel Jospin il y a quinze ans et Ségolène Royal il y a trois ans, ont franchi la barrière avec 23 et 25% des suffrages exprimés, correspondant à l'électorat radical, chevènementiste et socialiste. En revanche, Jospin a trébuché à 16% en 2002, manquant la qualification de moins d'un point parce que les deux premières composantes citées avaient leur propre candidat pour 5 et 2%, et parce que de sondages assommants en désillusions politiques, l'abstention avait progressé. Depuis 2007, Jean-Luc Mélenchon a quitté le PS, prélevant au moins 5 points sur son potentiel électoral, tandis qu'Europe Ecologie a effectué son essor en captant aussi une part d'électeurs socialistes. Que faudra-t-il conclure si demain le PS et EE font 18% chacun et Mélenchon 10%, devancés par une droite globalement minoritaire avec Sarkozy à 22% et Marine Le Pen à 20% ?

L'autre bonne raison de vouloir un grand parti de la Gauche – en plus démocratique que l'UMP évidemment – est qu'aujourd'hui, aucune composante de cette grande famille politique n'a de projet global crédible mais toutes ont une spécialité ou des thèmes sur lesquels elles ont indéniablement raison. Le PS est grandement responsable de cet éparpillement, lui qui reste souvent sourd aux nouveaux sujets politiques, assez fermé aux individus novateurs, et qui a préféré « sous-traiter » avec ses anciens alliés de la « Gauche plurielle » pour éviter la cacophonie (mais pas les déceptions).

Il n'est ainsi pas complètement erroné de dire que la Gauche pourrait s'insiprer :

  • du MRC sur les questions de sécurité, d'autorité de l'Etat, d'immigration,

  • du PRG sur la laïcité et la tolérance culturelle,

  • du PG sur l'Europe et la régulation de la mondialisation,

  • du PCF sur la défense des services publics et la fiscalité,

  • de l'expérience d'un Védrine pour les relations internationales,

  • des positions de DSK sur l'entreprise, de Delanoë ou d'un Axel Kahn sur l'éthique,

  • des réflexions d'un Montebourg et d'une Eva Joly sur la refonte de notre démocratie,

  • des révoltes et des justesses d'un Albert Jacquard ou d'un Jean Ziegler,

  • et évidemment d'EE-Les Verts sur les questions écologiques au sens large, de la santé à l'énergie en passant par les transports et l'agriculture.

Non seulement ces positions sont rarement incompatibles, mais elles peuvent fabriquer un tout à la fois cohérent et animé par le débat d'idées. Les ciments sont multiples :

  • la lutte contre l'injustice et les inégalités, pour l'égalité et l'émancipation des individus,

  • l'ouverture d'esprit, la tolérance et la raison contre l'obscurantisme et les préjugés,

  • la recherche d'un progrès durable et partagé,

  • le renforcement d'engagements et d'outils collectifs là où ils produisent de l'équité, de la solidarité, de l'efficacité et de la pérennité,

  • une volonté d'approfondir et d'assainir la démocratie.

Souhaitons simplement qu'il n'y ait pas besoin d'un nouvel échec national pour que la Gauche prenne conscience de l'unité possible et de ses avantages.

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